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Catégorie : Écolo

Feu Foyer Sorel Tracy

8 octobre 2016 Jean-Martin Proulx

Le chauffage au bois, un choix écologique?

Catégorie : Écolo

Pour plusieurs d’entre nous, l’arrivée de l’automne incite à renouer avec notre côté plus casanier, préférant profiter du confort de la maison plutôt qu’affronter le froid, la pluie ou la noirceur qui sévissent à l’extérieur. Parallèlement, l’automne marque le retour du chauffage au bois et des feux de foyer, que ce soit dans le but de réchauffer notre chaumière ou simplement pour agrémenter une soirée cocooning.

À première vue, on serait porté de croire que ce mode de chauffage est plutôt inoffensif sur l’environnement et notre santé. Après tout, le bois est une ressource naturelle renouvelable, abondante localement, dont la combustion est carboneutre et qui est utilisée comme combustible depuis la nuit des temps. Et l’odeur de la bûche qui brûle dans la cheminée est plutôt agréable, voire réconfortante…

Mais est-ce réellement inoffensif?

Qu’elles proviennent d’un poêle à bois, d’un foyer ou d’un feu de camp, les fumées dégagées renferment des composés chimiques cancérigènes, des contaminants qui contribuent au smog, du monoxyde de carbone ainsi que des composés organiques volatils nuisibles à notre santé.

Par exemple, saviez-vous qu’au Québec, le chauffage au bois résidentiel est le plus grand émetteur de particules fines en provenance des activités humaines? Et oui, devant l’industrie et le transport! En plus d’être les principales responsables du smog hivernal, ces particules sont si petites que lorsqu’elles sont inhalées, elles se déposent à la surface des alvéoles pulmonaires, causant l’irritation des voies respiratoires et aggravant les problèmes d’asthme. La fumée de bois peut également causer plusieurs désagréments tels les maux de gorge, la toux, l’écoulement nasal, les maux de tête et la nausée, même chez les adultes en santé.

Les personnes les plus exposées sont bien évidemment celles qui vivent dans une habitation où est utilisé un appareil de combustion du bois, car en plus des contaminants dans l’air extérieur, elles peuvent être exposées à des fuites à l’intérieur de la maison. Le voisinage est aussi bien souvent incommodé, surtout lorsque les vents sont de faible intensité : les polluants ne se dispersent pas et sont alors séquestrés au niveau du sol. Et plus il y a de cheminées qui fument au kilomètre carré, plus la qualité de l’air se détériore.

La clé : utiliser les bons équipements et adopter les bonnes pratiques

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’éviter que les nombreux bénéfices environnementaux et économiques procurés par le chauffage au bois s’envolent en fumée (amateurs de jeux de mots, celle-là était pour vous). Comment? Et bien, c’est assez simple : il suffit d’utiliser les bons équipements et d’adopter les bonnes pratiques.

Depuis 2009, seuls les appareils de chauffage au bois conformes aux normes environnementales de l’Agence de protection de l’environnement américaine (US EPA) ou de l’Association canadienne de normalisation (ACNOR) peuvent être vendus et distribués au Québec. Ces appareils certifiés émettent jusqu’à 90 % moins de pollution, brûlent un tiers moins de bois, et ce, tout en émettant 80 % moins de fumée que les appareils de chauffage conventionnels. Le hic, c’est que beaucoup de « vieux équipements » non-certifiés se retrouvent encore dans nos habitations. Et que ces derniers émettent en neuf heures de fonctionnement autant de particules fines qu’une voiture qui parcoure 18 000 kilomètres.

Vous comprenez donc que la conversion de votre vieil équipement de chauffage au bois vers un appareil certifié et à haut rendement constitue un premier pas essentiel vers la réduction de votre impact sur la qualité de l’air. Bien sûr, un poêle ou un foyer électrique serait encore moins dommageable, mais si vous tenez au crépitement de la bûche, il s’agit là d’une amélioration plus qu’intéressante.

Mais il est possible de faire beaucoup plus! Voici donc en vrac une série de petits gestes que vous pouvez poser afin d’assurer le fonctionnement optimal et écoresponsable de votre appareil au bois :

• Entretenez bien votre équipement, en nettoyant régulièrement la cheminée et les carneaux, et faites inspecter votre système de chauffage et les appareils d’appoint chaque année.

• Évitez le chauffage au bois comme mode de chauffage principal : utilisez-le plutôt comme source d’appoint, par exemple en complément au chauffage électrique.

• Réduisez l’utilisation de votre appareil lors des journées froides et peu venteuses, qui sont propices à la formation de smog hivernal.

• Utilisez un bois dur et qui a séché pendant six mois, comme le chêne, l’érable ou le bouleau, plutôt qu’un bois mou comme le sapin, le pin ou l’épinette : cela limitera l’émission des contaminants dans l’air et la production de créosote, qui encrasse les parois et cause souvent des feux de cheminée.

• Faites de petits feux intenses, de préférence avec des bûches de 10 à 15 centimètres de diamètre, puisqu'ils produisent moins de fumée que ceux qu'on laisse brûler lentement et sans flammes.

• Finalement, ne brûlez jamais de déchets domestiques tels que les plastiques et le bois traité ou peinturé, qui émettent des composés toxiques très nocifs pour la santé.

 

source photo : shutterstock

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À propos de l'auteur

Jean-Martin Proulx

Originaire de la région de Sorel-Tracy, ma formation en administration des affaires ainsi qu’en gestion de …