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Catégorie : Vivre

Orpheline | Sorel-Tracy & Cie

21 août 2016 Isabelle Caza

Le jour où je suis devenue orpheline

Catégorie : Vivre

Voici mon père et ma mère lors de leur mariage...

C’est à l’âge de 35 ans que je suis devenue orpheline; pour moi, c’était cela. Je venais du jour au lendemain de perdre mes repères. Je me souviens de l’heure, du lieu, du moment. J’étais au chevet de ma mère et j’entendais les aiguilles de l’horloge. Je ne sentais plus le cœur de cette femme qui m’avait mise au monde. La terre venait soudainement de s’arrêter. Je pensais que cette douleur que j'avais en moi ne disparaîtrait jamais. Toutes mes références de mon jeune âge venaient de disparaître d’un seul coup. J’avais désormais plusieurs questions sans réponse. Avoir nos parents, c’est avoir une sécurité, avoir une écoute, avoir des conseils et du jour au lendemain, plus rien! Quand on devient parent, on le devient pour la vie. Quand on est un enfant, on devient un jour un adulte… mais on reste toute notre vie un enfant qui a besoin de ses parents.

Je sens encore mon père me prendre dans ses bras et me faire des câlins. Je vois encore ma mère avec son grand sourire qui profitait de la vie avec une légèreté pas possible. C’est elle que j’appelais quand j’avais besoin d’un conseil (même si ma décision était déjà prise). C’est chez elle que j’allais raconter mes secrets et mes histoires en prenant un bon café. On peut penser qu’en vieillissant, on a moins besoin de nos parents… mais je confirme que ce n’est pas du tout le cas. Étant une fille super indépendante, la petite fille en moi a toujours besoin de cet amour inconditionnel. Peut-être parce que je suis la dernière d’une famille de trois, mais je sens encore cette tristesse à certains moments. On apprend à vivre sans eux mais on ressent toujours un grand vide en soi.

Je me souviens très bien du moment où mon beau-père a perdu sa mère la même année. Son corps entier était triste, j’observais cette douleur tellement intense qui le transperçait. Âgé de 65 ans lors de l’événement, je le sentais perdu, comme moi je l’avais déjà été. Je le comprenais tellement. Je me souviens très bien de l’avoir pris dans mes bras et de sentir ce sentiment de tristesse. Il s’est peut-être lui aussi habitué à son absence, mais je sais qu’elle lui manque.

Alors, si vous avez encore vos parents, quel que soit votre âge, allez-y, aller leur dire que vous les aimez et faites-leur un câlin. Et si vous êtes comme moi, orphelin, alors embrassez votre conjoint, votre famille, vos amis et dites-leur que vous les aimez.

3filles

Mes sœurs et moi. En ordre, Isabelle (moi), Mirelle et Chantal.

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À propos de l'auteur

Isabelle Caza

Entrepreneure à Sorel-Tracy depuis maintenant plus de 15 ans, directrice chez Agence Caza, j’aime bien vivre ici, travailler ici …