C’est avec les yeux qui piquent, le nez qui coule et la menace constante d’un éternuement imprévisible que j’écris aujourd’hui cette chronique. Et si vous habitez en Montérégie, il y a près d’une chance sur cinq que vous ayez les mêmes symptômes en la lisant…
En fait, depuis la fin du mois de juillet, ce sont près de 1,4 millions de Québécois qui subissent quotidiennement les inconforts d’une allergie au pollen de l’herbe à poux, communément appelée « rhume des foins ». Et ça devrait perdurer jusqu’au mois d’octobre…
On parle ici d’une véritable problématique de santé publique : les coûts occasionnés à la société québécoise sont estimés à plus de 150 millions de dollars par année, sous forme de frais de santé (médicaments, consultations, etc.), mais aussi de pertes de productivité au travail (absentéisme, baisse de concentration, fatigue, etc.).
Agir pour éradiquer l’herbe à poux permet donc non seulement de soulager environ 20 % de la population de symptômes plutôt désagréables, mais c’est aussi un investissement social très payant!
Que faire pour lutter contre le fléau? À cette question, il n’y a pas mille et une réponses… il faut d’abord prévenir, puis guérir (un classique!). Et dans les deux cas, il faut au préalable être en mesure d’identifier la plante et savoir où la trouver.
Savoir reconnaître l’herbe à poux
Il existe deux sortes d’herbe à poux au Québec : la grande herbe à poux (Ambrosia trifida) et la petite herbe à poux (Ambrosia artemisiifolia). La seconde est la plus commune et on la reconnaît à ses trois principales caractéristiques : tige ferme et poilue, feuilles dentelées qui ressemblent à celles de la carotte et fleurs remplies de pollen qui forment des épis de couleur vert jaunâtre à l’extrémité des tiges. Pour les visuels, je vous suggère cette affiche de l’Association pulmonaire du Québec (APQ) ou un petit détour sur Google Images.
Un plant d’herbe à poux peut mesurer aussi peu que 5 cm, mais est également susceptible d’atteindre 1 mètre et demi. Comme la mauvaise herbe, il pousse sur des sols pauvres où d’autres végétaux ont de la difficulté à s’établir : emprises de voies ferrées, bordure de routes et de trottoirs, chantiers de construction, terrains vacants ou mal entretenus, coin de terre dénudé, recoin du jardin où le sol a été remué, etc. Et surtout, la plante recherche le soleil : elle est donc pratiquement absente des boisés, contrairement à l’herbe à puce.
Herbe à poux ou herbe à puce?
Beaucoup de gens confondent « herbe à poux » et « herbe à puce ». Pourtant, les deux plantes ont bien peu en commun. L’herbe à puce porte des feuilles lisses, parfois lustrées et alternent sur une tige ligneuse. Son contact avec la peau provoque aussitôt des démangeaisons cutanées. Pour sa part, l'herbe à poux ne présente aucun danger au toucher, l’élément allergène étant son pollen.
Prévenir l’apparition de l’herbe à poux
Vous avez sûrement compris que la meilleure façon de prévenir l’apparition de l’herbe à poux, c’est d’entretenir la qualité de votre sol. Vous pouvez par exemple planter des espèces végétales adaptées à votre terrain et qui lui feront compétition (sarrasin, pâturin ou trèfle), recouvrir votre sol de copeaux de bois pour empêcher l’herbe à poux de s’enraciner, pratiquer l’herbicyclage (si vous ne savez pas ce que c’est, voici une excellente chronique qui en parle) ou encore utiliser un terreau ou du paillis pour contribuer à la santé de votre sol.
L’essentiel : arracher l’herbe à poux
Mais le plus important demeure d’arracher les plants que vous en voyez, à la main ou bien au moyen d’un rotoculteur… et de préférence avant la période de floraison au début du mois d’août. Bon, j’aurais pu vous le dire avant, j’en conviens! Mais d’un autre côté, il n’est jamais trop tard pour passer à l’action. Et vous serez avertis pour l’an prochain!
Une fois arrachés, jetez les plants aux ordures, afin d’éviter que les graines se dispersent sur votre sol. Vous pouvez également tondre les plants avant la floraison pour éviter qu’ils libèrent leur pollen.
La Ville de Sorel-Tracy participe cet été à la 10e Campagne provinciale d’arrachage de l’herbe à poux de l’Association pulmonaire du Québec (APQ). La sensibilisation citoyenne au moyen de la Brigade Verte de Sorel-Tracy, l’application du règlement municipal concernant la destruction de l’herbe à poux ainsi que l’entretien des terrains municipaux (notamment les terrains vacants) comptent parmi les mesures mises de l’avant par la municipalité pour lutter contre l’herbe à poux.
source photo : shutterstock
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