Rappelez-vous… Il vous est sûrement arrivé d’aller dans une pièce pour y faire quelque chose et une fois sur place, avoir complètement oublié pourquoi vous y êtes. Ou vous commencez une phrase, vous pensez à quelque chose qui a un lien avec ce que vous vouliez dire et hop vous ne savez plus de quoi vous parliez. Vous enchainez avec un rire malaisant : Ha ha je dois avoir la maladie d’Alzheimer…
Rassurez-vous, vous n’êtes pas amnésique et n’avez pas (forcément) de pathologie. Suivez-moi pour un petit tour dans votre mémoire :
Vos actions, vos apprentissages, votre éducation sont autant de petits morceaux de votre vie qui arrivent dans le centre de la mémoire appelé hippocampe, lequel forme, avec d’autres éléments, le circuit de Papez. De là l’information est envoyée à d’autres parties du cerveau où elle sera triée et stockée comme souvenir.
Pour se souvenir, il faut oublier…
Et oui… Aussi fou que cela puisse paraître, la plupart de nos actions ne laissent aucun souvenir. Pour fabriquer de la mémoire, il faut le vouloir. Si ce que nous vivons n’a aucun intérêt ou que nous ne faisons aucun effort pour le retenir, il ne restera pas. Tout comme nous nous débarrassons d’affaires qui ne nous servent plus, le cerveau gomme certains souvenirs, pour les remplacer par des plus beaux, des plus neufs. C’est pour cela qu’on oublie si souvent les choses sans importance, comme si on effaçait pour réécrire dessus. Et c’est aussi comme ça qu’on se souvient si bien de la rencontre avec l’amour de notre vie il y a quarante ans, mais pas de ce qu’on a mangé le samedi 5 juillet 2014, parce que la mémoire est sélective (et romantique… ). Elle choisit ce qui lui fait du bien et néglige le reste.
Vous imaginez votre vie si vous deviez vous rappeler dans le détail chacune des minutes depuis votre naissance ?
En résumé et sans entrer dans trop de détails, si on devait l’évoquer de façon la plus simplifiée possible : on a une mémoire qui emmagasine des actions dont on se servira souvent, comme conduire une voiture et celle qui vous rappelle votre rendez-vous chez le dentiste, que vous oublierez dès que ce ne sera plus utile.
J’arrête de faire travailler ma mémoire pour lui faire de la place?
Surtout pas. Plus vous ferez travailler vos neurones, plus vous avez des chances d’échapper à l’oubli. En vous efforçant de retenir les souvenirs, vous mettez en place des stratégies et des astuces qui vous serviront pour stocker d’autres informations en faisant de moins en moins d’efforts. Et pour vos beaux souvenirs, sachez que plus vous y penserez, plus ils seront tatoués sur votre mémoire.
Le cerveau étant aussi un centre d’émotion, il va avoir tendance à enjoliver certains souvenirs et à supprimer ceux qui sont désagréables. La prochaine fois que vous entendrez encore une version embellie de l’accouchement de votre amie, ne lui en voulez pas, c’est juste sa mémoire qui a mis de jolies décorations sur l’un des plus beaux moments de sa vie.
Alors maintenant que vous savez tout ça, de quoi parlions-nous déjà il y a deux minutes ?
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