Pour cette chronique, je vous fais part de l’histoire de Marine, une femme que l’on regarde en se demandant comment elle fait pour arriver à jongler avec toutes ses obligations.
Marine prend place dans sa voiture. Incapable de formuler la moindre pensée cohérente, elle boucle sa ceinture de sécurité et appuie sa tête contre le siège conducteur. Elle ferme les yeux et tente de respirer calmement, mais la boule dans sa gorge prend trop de place.
Le choc est trop puissant. Son médecin vient de la placer devant la triste réalité.
Marine Desmarais, vice-présidente aux opérations d’une PME et chef de famille, doit lever le drapeau blanc. La femme joviale, celle que tout le monde aime, la femme de carrière, a le sentiment que le plancher vient de s’ouvrir sous ses pieds.
Toujours assise dans son auto, dans le stationnement de la clinique, Marine regarde celle qu’elle était il y a trente minutes à peine. Elle détaille sa belle robe rouge, ses ongles à l’impeccable manucure française, ses superbes sandales hors de prix et se demande ce que tout ça peut bien valoir maintenant.
Elle met la clé dans le contact en essuyant tant bien que mal les larmes qui roulent le long de ses joues et reprend la route pour, d’une part, aller chercher les somnifères prescrits par son médecin et, ensuite, retourner au bureau pour annoncer son départ à son patron.
Burnout. Le mot tourbillonne sans cesse dans sa tête.
En fait, le médecin a plutôt utilisé le terme dépression majeure, mais pour Marine, ça sonne comme un cancer en phase terminale. En fait, on lui aurait annoncé un cancer qu’elle n’aurait pas réagi autrement.
Elle n’arrive pas à y croire. La dépression, ce n’est pas pour elle, ça arrive seulement aux autres. Le médecin avait dû se tromper. Comment a-t-il fait pour établir ce diagnostic en moins de 15 minutes? « Médecine expéditive de marde, j’aurais jamais dû aller là », se dit-elle.
Marine ne veut pas admettre sa faiblesse : « Je vais retourner travailler cet après-midi, je vais me ressaisir, tout va rentrer dans l’ordre. Je ne peux pas arrêter, je ne peux juste pas. »
Cependant, le médecin l’avait prévenue : « Je vous avertis madame Desmarais. Si vous n’êtes pas dans mon bureau la semaine prochaine, je vais tout faire pour vous contacter. Vous n’êtes pas bien, il faut absolument que vous arrêtiez de travailler. Si vous continuez comme ça, dans un mois, vous ne serez plus capables de sortir du lit pour vous occuper de vos enfants. »
Elle se remet à pleurer de plus belle. Marine n’a pas le choix. Elle doit se rendre à l’évidence et admettre qu’elle a plié les genoux. Superwoman en prend pour son rhume.
Chaque jour, il y a des hommes et des femmes qui, comme Marine, en ont pris un peu trop sur leurs épaules et doivent temporairement déclarer forfait. Beaucoup de travail a été fait au cours des dernières années pour que, justement, les gens comprennent que ça n’arrive pas qu’aux autres et je salue ces initiatives.
Cependant, le stress des obligations quotidiennes est lourd pour plusieurs parents. L’école est recommencée, l’hiver sera avec nous dans quelques semaines… nous reprenons toutes et tous nos obligations sans trop nous soucier de la fatigue qui s’installe.
Promettez-moi une chose : faites attention à vous!
Rappelez-vous que ce n’est pas seulement le sommeil qui recharge vos batteries! En effet, les activités qui vous font du bien (ex : passer du temps avec vos proches, ouvrir une bouteille de bulles, faire du yoga, faire la patate sur le divan, etc.) contribuent autant (sinon plus) que le sommeil à votre bien être physique et mental. Soyez à l’écoute de vos besoins.
Là-dessus, bon automne et à bientôt!
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