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Catégorie : Voyages

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29 novembre 2019 Isabelle Caza

Oser lâcher prise

Catégorie : Voyages

Il y a à peine deux semaines, je remettais les pieds au Québec après une aventure mémorable au Maroc. En fait, je dirais que je ne suis pas encore tout à fait revenue de cette aventure. À chaque fois que je parle de ce voyage, j’ai des frissons qui me parcourent le corps et j’ai le sentiment d’être dans une bulle. Vous savez, le même genre de bulle que vous ramenez à chaque fois que vous revenez de voyage? Habituellement, après quelques jours, nos vieilles habitudes reviennent et la vie reprend son cours rapidement. Eh bien, pour le moment, je commence à me demander si cette fameuse bulle va finir par s’estomper.

Je vous fais une petite confidence : j’ai écrit cette chronique plusieurs fois. Je l’ai écrite une première fois, j’en ai enlevé des petits bouts, en ai rajouté d’autres. J’ai tout effacé et j’ai recommencé, une fois, deux fois, dix fois, je ne me souviens plus. Je crois tout simplement qu’il n’y a pas de mots pour décrire ce que j’ai vécu et ce que j’ai ressenti au cours de mon périple au Maroc.

Tout d’abord, dites-moi : avez-vous l’impression d’avoir déjà vécu le moment présent? Le «vrai» moment présent, comme on en parle dans les cours de yoga et dans les revues? Vous savez, ce moment bien précis où vous ne vivez ni dans le passé, ni dans le futur? C’est exactement ce genre de moment que j’ai vécu lors de mon trek solidaire d’orientation dans le désert du Maroc.

Laissez-moi vous raconter…

Au mois d’avril, ma grande sœur Chantal nous proposait, à ma sœur Mireille et à moi, de réaliser un défi dans le désert. Pour ceux qui me connaissent, si on me dit : «T’es pas game», quel que soit le défi, c’est clair que j’accepte! C’est donc un peu pour ça que je suis embarquée dans cette aventure, je dois être honnête! Par contre, cette aventure m’interpellait aussi beaucoup parce que j’allais vivre cette expérience intense avec mes deux sœurs et parce que le Trek Rose Trip est lié à la cause du cancer du sein. Il faut savoir que ma mère est décédée du cancer du sein il y a neuf ans, alors tout était aligné pour que j’accepte de relever le défi!

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Dès mon arrivée au Maroc, j’ai été surprise par tout ce que je découvrais. Notre aventure a duré douze jours au total, dont trois jours de trek, 1 journée solidaire et 24 heures d'autobus. Mes sœurs et moi avons profité de nos journées «de touristes» pour visiter certaines villes, manger dans les restaurants et parler avec les marocains. Étrangement, j’avais laissé tomber mes barrières : je parlais aux habitants, je posais des questions. Par contre, j’ai été confrontée à l’acceptation d’une culture qui est à des années-lumière de ce que je connais, notamment en termes de valeurs et d’ouverture d’esprit. Pour être sincère, j’avais l’impression de faire un retour en 1920 : comprendre la relation des hommes avec les femmes, la religion, tout cela était confrontant pour moi.

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Cependant, tous les jours, nous vivions des spectacles exceptionnels : des bergers avec des moutons dans les champs comme à l’époque, des chameliers avec des chameaux au milieu de nulle part, des maisons en terre, des femmes voilées, des ânes comme moyen de transport ... tout me paraissait tellement irréaliste! À chaque moment, je me disais que je ne pouvais pas être plus surprise, mais vous savez quoi? À chaque jour, et même plusieurs fois par jour, je découvrais quelque chose de plus surprenant encore!

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Donc, après quelques jours passés à explorer ce pays que je ne connaissais pas, nous avons débuté l’aventure du Trek Rose Trip. Vous connaissez sans doute La Rose des Sables ou Les Gazelles? Ces défis se ressemblent tous, la seule différence étant que pour nous, le défi se réalisait à pied. Notre moteur à nous, c’était notre corps, alors valait mieux être en forme pour se rendre à destination! Arrivée sur le bivouac, j’ai vécu pendant plusieurs journées avec les moyens de bases : des douches froides, des toilettes partagées, des lits très minces déposés sur le sol dans une petite tente, même un espace où des dizaines de femmes se brossaient les dents en même temps. C’était particulier.

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En termes de défis, si vous me connaissez un tant soit peu, vous savez que j’ai toujours aimé les défis de taille : par exemple, j’ai démarré mon entreprise alors que j’étais enceinte, j’ai participé à des courses à pieds, j’ai parcouru 235 km de vélo alors que je ne maîtrisais pas du tout cette discipline, etc. Pour être certaine d’arriver à accomplir ces défis, à chaque fois, je me préparais, je m’entraînais et je réussissais à réaliser ce que je croyais irréalisable au départ.

Mais pour le défi du Maroc, c’était différent : on dirait que je ne l’avais pas vu venir. Vous me direz sans doute : « Pas vu venir? Voyons Isabelle, tu planifiais ce voyage dans le désert depuis si longtemps! »… et vous aurez tout à fait raison! Au départ, je m’étais dit que j’étais bien préparée pour la cinquantaine de kilomètres que nous devions marcher dans le désert pendant les trois jours du trek. Sauf que j’avais clairement sous-estimé à quel point il peut être difficile de parcourir un kilomètre dans le désert : il faut escalader des dunes de sables, trouver son chemin, garder le cap, marcher… et encore marcher!

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Je dois être honnête et admettre que le fait de vivre sur un bivouac avec plus de 600 femmes me faisait plutôt peur. Monter la plus haute dune de Merzouga pour la cause du cancer me donnait des frissons. Participer à un projet humanitaire en offrant une chèvre à une famille, les aidant ainsi à survivre en leur permettant de produire du lait, du beurre et de la laine me rendait plutôt fière. Je pense que je n’avais pas réalisé l’ampleur du défi.

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Dans la journée, la température était à son maximum : nous avons ressenti jusqu’à 45 degrés Celsius! Je vous confirme que dans les dunes, il faisait chaud, très chaud. En toute honnêteté, je dois avouer qu’après 9 ou 10 heures de marche, je ne sentais pas la rose… Plusieurs femmes ont eu des malaises, comme des coups de chaleurs, des insolations, de la déshydratation. Et que dire des pieds? Des dizaines de femmes avaient des ampoules... immenses! Certaines ont même dû abandonner tellement elles avaient mal.

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source photo : Trek Rose Trip

Sincèrement, cette aventure m’a permis de faire un retour aux sources. Les femmes qui faisaient le trek, n’avaient pas de statut social : nous étions toutes des femmes, vivant sur un bivouac, avec pour seul but de réussir notre défi. Je m’appelais Isabelle, je n’étais pas entrepreneure, j’étais simplement une femme. Je n’ai jamais, dans ma vie, vu autant de solidarité. Toutes les femmes s’entraidaient. Il n’y avait aucun jugement, nous étions toutes dans le même bateau. J’ai rencontré des gens extraordinaires avec qui j’ai partagé des moments uniques. J’ai eu des fous rires magiques, des discussions intenses. Pas beaucoup de sommeil, mais beaucoup de moments exceptionnels!

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La question qui m’est souvent posée ces temps-ci est la suivante : « Est-ce que tu recommencerais? Même si tu savais tout ça? ». La réponse me vient spontanément : « Tellement! » Pourquoi? Parce que j’ai, pour la première fois de ma vie, fait une vraie pause dans une vie qui va trop vite. J’ai appris à vivre le moment présent, celui dont je vous parlais plus haut.

Je crois que je ne serai plus jamais la même personne… à certains moments, je me dis que j’ai parcouru un grand chemin (intérieur) à la vitesse Grand V. J’ai aimé me voir plus avenante, plus sociale et plus déterminée que jamais. J’espère vraiment devenir une meilleure personne.

Et maintenant, quel sera mon prochain défi? Je crois que j’ai la piqûre:)

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Vous désirez en savoir plus sur le Trek Rose Trip : trekrosetrip.com


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Crédit photo : Mireille Caza

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À propos de l'auteur

Isabelle Caza

Entrepreneure à Sorel-Tracy depuis maintenant plus de 15 ans, directrice chez Agence Caza, j’aime bien vivre ici, travailler ici …