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Catégorie : Art, culture et société

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9 octobre 2016 Marc Mineau

Cachez cette enseigne que je ne saurais voir

Catégorie : Art, culture et société

Un ami Facebook a commenté cette semaine un projet de loi provenant du sénat. Ce projet de loi a pour objectif d’interdire l’utilisation de personnages sur des produits destinés aux enfants. La distribution de cadeaux aux enfants est aussi dans la mire du projet. Ce « facebookeur » était outré parce que l’absence de personnages sur les boîtes de céréales, selon lui, est de nature à rendre la vie plate et de tuer la créativité.

Je comprends que l’auteur du statut a conservé ses yeux et son cœur d’enfant. Mais il n’a jamais abordé le motif sous-entendu par le projet de loi en question. La finalité de ce projet n’est pas de rendre la vie plate et de tuer la créativité comme le statut le sous-entend. Il s’agit plutôt de réduire la consommation de produits dont les qualités alimentaires sont plutôt douteuses. Les objectifs poursuivis par les compagnies ne sont pas de favoriser chez les enfants l’adoption de bonnes habitudes alimentaires mais de vendre leurs produits exagérément sucrés. Pour cela, ces compagnies ont recours à des spécialistes de la mise en marché capable, comme on dit, de vendre des congélateurs aux Esquimaux (quoique, avec le réchauffement climatique…). Ces derniers maîtrisent très bien le pouvoir des images et en abusent inconsidérément.

Bien qu’il y ait un lien, ce n’est pas là le sujet de ma chronique. En tant que citoyen on n’y échappe pas, la publicité nous enveloppe sans même qu’on s’en aperçoive. Elle fait partie du paysage urbain et nous la tolérons sans trop poser de question. Les enseignes et les affichages de tout acabit envahissent nos rues et nos artères. Je crois personnellement que cette omniprésence est nettement démesurée. Portez-y un peu attention lors de vos déplacements dans la ville. Promenez-vous un peu sur le boulevard Fiset, sur la route Marie-Victorin, sur le chemin St-Roch, sur le chemin des Patriotes. Ne trouvez-vous pas qu’il y a une surabondance d’information visuelle. Que les qualités esthétiques sont souvent douteuses ? N’est-ce pas là une forme de pollution visuelle ? Est-ce que toutes ces enseignes et cet affichage contribuent à rehausser la beauté de notre ville, de notre cadre de vie ? Quand vous allez au Quartier 10/30 ou chez IKÉA à Boucherville, vous n’êtes pas « en ville », vous êtes dans un espace commercial et vous êtes là pour cette raison. La multitude des enseignes en de tels lieux ne surprend personne. Mais dans le cadre de vie d’une ville, est-ce approprié ? Nous sommes considérés comme des consommateurs et non pas comme des citoyens. Consommateurs un jour, consommateurs toujours ? J’espère bien que non.

Ne vous y trompez pas, je ne suis pas contre les enseignes et l’affichage en milieu urbain. Je crois par contre que cela devrait être normé tant au niveau de la forme que du contenu et de la quantité. Une station d’essence qui affiche sa bannière cinq, six, sept fois et que s’ajoute à cela le prix de la bière, du loto machin chose, du café, des boissons gazeuses, est-ce acceptable? Quand un concessionnaire automobile installe 40 « flag beach » en bordure de la route, n’est-ce pas un peu exagéré ? Quand un restaurant annonce son menu pleine grandeur dans ses vitrines, est-ce approprié ? À vous d’en juger.

 

source photo : Shutterstock

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Marc Mineau

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