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Catégorie : Vivre

Intimidation Sorel Tracy

27 octobre 2016 Ladane Bonnefoy

Intimidation quand tu nous tiens…

Catégorie : Vivre

Une des choses extraordinaire que j’ai découverte en arrivant au Québec est la facilité avec laquelle on met des mots sur les maux. Il n’y a quasi aucun tabou et tout a une solution. C’est aussi ici que j’ai entendu parler de l’intimidation dans les écoles. Non, ne vous méprenez pas. Ne croyez pas qu’elle n’existe qu’au Québec. C’est juste que dans l’ailleurs-qu’au-Québec on doit imaginer que si on n’en parle pas, elle disparaîtra d’elle-même, pouf comme par magie. Mais ce n’est pas comme ça que cela se passe.

Au fond, qu’est-ce que l’intimidation (ou le bullying) ? Un jeune (enfant ou adolescent) est pris comme cible et va subir des agressions répétées qui peuvent être soit des remarques orales, soit des brutalités physiques comme par exemple des petites tapes sur la tête.

Intimidation ou chicanes entre jeunes ?
À partir du moment où un individu veut marquer son ascendance en humiliant la personne face à lui, il n’y a plus de place pour une discussion sémantique : cela s’appelle de l’intimidation. Les chicanes c’est quand les forces sont équilibrées de chaque côté. C’est quand l’un sait se défendre quand l’autre l’attaque ou que l’autre sait répondre quand il est moqué. L’intimidation peut parfois prendre des chemins détournés. Par exemple quand un enfant est mis de côté, qu’il n’est jamais convié aux rencontres entre copains, qu’il mange tout seul, qu’il est isolé dans les pratiques scolaires, que personne ne veut être vu avec lui.

Qui est qui ?
Est-ce qu’il y a un profil particulier pour reconnaître un intimidant d’un intimidé ? La réponse est non. Malheureusement ou heureusement d’ailleurs. Par contre, il y a un troisième élément auquel on ne pense pas forcément quand on évoque l’intimidation. Il s’agit de l’entourage. Qu’ils soient eux aussi harceleurs ou spectateurs passifs, les autres, ceux qui ne disent rien, qui laissent faire, sont autant coupables que le ou les principaux intimidants. Cela peut être d’autres jeunes qui n’oseront pas se faire remarquer par crainte de passer du statut confortable de complice à celui de victime. Il y a aussi les adultes qui regardent cela d’un œil presque bienveillant, convaincus qu’il n’y a pas de malice dans ces petites disputes.

Comment intervenir ?
Évidemment rien n’est binaire. Il n’y a pas les horribles monstres d’un côté et l’adorable petit chaton de l’autre. Il faut toutefois admettre que les personnes qui intimident ont parfois un côté maltraitant, conséquence d’un probable mal-être et ceux qui sont intimidés, une hyper sensibilité ou une différence qui permet aux autres de s’y accrocher. Ce n’est pour autant pas une excuse. C’est à cela que nous autres adultes, devons travailler. D’une part en étant vigilant. En questionnant nos enfants sur leur journée à l’école. En demandant aussi à rencontrer certains camarades, vérifiant ainsi qu’il n’est pas mis à l’écart. Mais aussi loufoque que cela puisse vous paraître, il est important aussi de vérifier que votre enfant n’est pas celle ou celui qui intimide.

En un mot comme en mille : instaurez le dialogue avec votre enfant, apprenez-lui le respect d’autrui, apprenez-lui à repérer l’injustice et aidez-le à développer cette petite graine de gentillesse que tout le monde a en soi et qui ne demande qu’à pousser. On ne sort que grandi d’une expérience d’amabilité et de bienveillance, soyez-en assuré!

 

Source photo : Shutterstock

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À propos de l'auteur

Ladane Bonnefoy

Tombée en amour du Québec et du sourire des Québécois, ma petite famille Parisienne, …