5 mai 2017
QUAND APPLE CROQUE DANS L’ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE ET L’ÉCONOMIE CIRUCLAIRE
Catégorie : Écolo
QUAND APPLE CROQUE DANS L’ÉCOLOGIE INDUSTRIELLE ET L’ÉCONOMIE CIRUCLAIRE
Apple a publié la semaine dernière une nouvelle version de son Rapport sur l’environnement. Décriée par beaucoup, adorée par d’autres, la célèbre compagnie qui décline en 1001 versions ses iPhone, iPad, iPod et Mac y a pourtant ajouté un engagement pour le moins ambitieux : atteindre le Zéro déchet!
D’abord, consternation chez les observateurs. Cet objectif représente tout un défi pour une entreprise réputée pour la vitesse de renouvèlement de ses produits, voire d’obsolescence programmée logicielle, matérielle et design (un design qui passe souvent du pareil au même, en passant par l’identique).
Le cycle de vie des produits électroniques : de la conception au recyclage
Pour atteindre le Zéro déchet dans tous les recoins de sa chaîne de valeur, Apple devra analyser minutieusement ses procédés… et avoir le bras long sur les pratiques de ses fournisseurs et sous-traitants.
Le Zéro déchet n’est pas une approche end-of-pipe, en bout de tuyau. L’entreprise doit, dès la conception, évaluer plusieurs scénarios et modéliser les différentes nuisances environnementales pour mieux contrôler les impacts de ses produits et services. Produire sans générer de matières résiduelles, c’est adopter des principes d’écoconception et planifier en amont de la fin de vie de ses produits… afin de favoriser leur réincarnation! Finalement, pour conserver un maximum de valeur dans la chaîne du concevoir-produire-distribuer-utiliser-disposer-recycler, les matériaux doivent être recyclés et réintroduits dans une filière apparentée et à haute valeur ajoutée… autrement c’est le downcycling qui guette toutes ces ressources issues des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Un virage vert : la conservation du capital matière
Ce virage, l’entreprise californienne l’a entrepris il y a quelques années. Et pour cause. Le coût de l’énergie, actuel et à venir. L’ensemble des centres de données de Apple fonctionnent aux énergies renouvelables, éolien, hydroélectricité, énergie solaire, tout comme 96 % de ses infrastructures. Rien de moins.
Apple se lance maintenant de façon plus directe dans l’aventure de l’écologie industrielle et de l’économie circulaire. La fabrication des appareils électroniques nécessite une grande diversité de terres rares et de métaux, dont certains stratégiques (aluminium, cuivre, cobalt, tungstène, or, argent, etc.). La disponibilité de certains de ces éléments, en raison de leur concentration ou de leur localisation, est de plus en plus incertaine, voire compromise. Appauvrissement des gisements naturels, contrôle et instabilité géopolitiques, tous ces facteurs génèrent des risques.
Pour mieux les gérer, Apple souhaite se libérer progressivement de l’extraction minière. Comment? En exploitant ses propres gisements de ressources. En bouclant la boucle, c.-à-d. en recyclant les matériaux de ses produits en fin de vie afin d’en produire de nouveaux. En conservant son capital matière, Apple fait de l’écologie industrielle!
Des innovations technologiques pour rentabiliser le recyclage
Avec les millions d’appareils en circulation qu’elle reconditionne déjà dans ses magasins, Apple dispose d’une masse critique de matières pour développer ses futurs produits. Pour ce faire, elle compte sur Liam, un robot hyperspécialisé.
Liam démantèle le iPhone et récupère les matériaux qu’il contient… son efficacité redoutable est au cœur de la stratégie environnementale d’Apple et de la rentabilité économique de l’opération
Apple a déjà commencé à boucler la boucle de ses matériaux. Cette année, l’étain des cartes mères du iPhone 6s est issu de sa filière du recyclage. C’est un début. Pour la suite, l’entreprise devra innover de nouvelles méthodes de récupération et de séparation adaptées à chacun des matériaux, notamment le cobalt.
Avec cette initiative, Apple met de l’avant et fait la promotion de ce que certaines entreprises avaient déjà commencé à faire plus discrètement... sécuriser leur approvisionnement et la qualité de leurs ressources par de la logistique inverse. Ce leadership devrait, souhaitons-le, inciter d’autres fabricants à boucler la boucle!
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