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Catégorie : Vivre

La montée de lait | Sorel-Tracy et cie

21 septembre 2016 Marc Mineau

La montée de lait de Marc Mineau

Catégorie : Vivre

Litanies

Y’a des jours où on penche
Y’en a d’autres où on plie
Y’a ceux où on flanche
Moi j’ai flanché*

Mettons les choses au clair. Ça ne peut pas toujours aller comme on veut. Y’a des jours où faut qu’le méchant prenne l’air. Ça fait qu’aujourd’hui j’en peux pu. Faut que j’fasse le ménage. Donc, aujourd’hui j’me plains.

J’en peux pu des «faque», des «dans l’fond», des «tsé», des «pis toute pis toute», des «rapport que», des «ou bedon», des «justement», des «eeeeee», des «sérieux», des «j’avoue», des «voilà», des «c’est clair», des «entre guillemets» et des «donc».

J’en peux pu non plus des pilotes de formule 1 à 5 cennes qui rincent leur moteur avant de «spinner de t’sour sur les coins d’rues» ou qui font crisser leurs pneus en tournant, en freinant pis en partant. J’en peux pu non plus des camionneurs qui s’approprient outrageusement l’intersection des rues Delphis et du Rang nord avec leurs mastodontes prêt à écrapoutir ma pauvre petite Golf. Les Ford 150 ? J’aime autant ne pas en parler… ni des conducteurs qui coupent les courbes ou qui intimident les autres conducteurs comme s’ils étaient une entrave à « leur » circulation.

J’en peux pu non plus des promoteurs du WOW à tout prix comme s’il s’agissait d’atteindre le nirvana des nirvanas, de ceux qui jettent de la poudre aux yeux, de la surconsommation qui enrichit inconsidérément les « de plus en plus riches » de ce monde, des compagnies qui vendent des petites pièces de rechange plus cher que le produit lui-même.

J’en peux pu non plus des fumeurs qui jettent leurs «butch» de cigarette n’importe où en pensant qu’ils n’existent plus.

Le premier courriel que j’ai ouvert aujourd’hui provenait des Journées de la culture. Le titre du message : Les journées de la culture démocratisent le numérique. Eh ben, pourquoi pas démocratiser la démocratie tant qu’à y être ?

Mais, somme toute, la journée s’est bien terminée. Une de mes amies m’a raconté que son fils se demandait pourquoi on ne reviendrait pas à l’époque où le troc était une pratique courante. J’ai trouvé ça charmant.

* Jean-Pierre Ferland

 

Source photo : Shutterstock

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À propos de l'auteur

Marc Mineau

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