Avril est le mois de l’ADN. Vous savez l’ADN ? Ce fameux bout de vous qui est dans chacune de vos cellules et qui détermine votre couleur de cheveux, votre taille, votre goût à manger des sushis plutôt que de la poutine ? Je vous en parlerai plus en détail un autre jour. Là tout de suite je voudrais vous parler de Rosalind Franklin. Quand on dit que derrière chaque grand homme il y a une femme, ce ne sont pas des paroles en l’air.
Le vol de travaux
Le 25 avril 1953, Watson et Crick, deux brillantissimes scientifiques publient dans la revue Nature leurs conclusions sur la structure en double hélice de l’ADN. C’est une découverte révolutionnaire qui nous permet aujourd’hui d’avoir accès au génome, de comprendre comment fonctionnent l’hérédité, les maladies, certains de nos comportements. Bref la génétique…
Pour visualiser l’ADN ils ont dû faire appel à la photographie prise aux rayons X en 1951 par Rosalind Franklin, une physicienne, métier encore rare à l’époque pour une femme. Non seulement ils ont accédé à ses résultats sans qu’elle en soit informée, mais en plus, ils ne l’ont pas mentionnée une seule fois lors de la publication de leurs résultats. C’est Wilkins, un autre chercheur qui va purement et simplement montrer les clichés à Watson et c’est grâce à cela que ce dernier va comprendre le fonctionnement de l’ADN.
Prix Nobel sélectif
Quelques années plus tard, en 1962 plus exactement, la communauté scientifique va offrir le Prix Nobel de médecine à Crick, Watson et Wilkins. Pas un mot sur Rosalind Franklin. Watson va même écrire un livre dans lequel il passe très rapidement sur le rôle de cette surdouée. Mais on est en 1968, le monde bouge et les gens ne se laissent plus faire. Les langues se délient, on reproche à ces grands hommes de ne pas avoir laissé sa place à celle qui les a aidés à faire l’une des découvertes les plus incroyables de l’univers.
Pourtant même de nos jours, lorsqu’on fait des études de génétique, on parle à peine de Rosalind Franklin et peu de scientifiques savent qui est cette femme exceptionnelle, morte à 38 ans d’un cancer des ovaires, probablement dû à une surexposition aux rayons X.
La prochaine fois que vous verrez les mots ADN, gène, cellule, hérédité, thérapie génique et toute la collection … Ayez une pensée pour Rosalind Franklin et toutes les femmes qui sont restées dans l’ombre juste parce qu’elles sont des femmes…
Et vous, en connaissez-vous des femmes extraordinaires (en dehors de votre mère bien entendu) ?
Source photo : Shutterstock
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