Ils sont jeunes, ils sont vieux, ils sont hauts, ils sont bas, ils sont naturels ou refaits, les seins sont tous différents. Il y a autant de modèles que de femmes. Certains hommes préfèrent les gros, certains les petits… une chose est certaine, les femmes en ont tous. Sauf celles qui ont dû s’en faire enlever un ou les deux… Et quand c’est le cas, cela change assurément la perception qu’on a de soi ainsi que nos valeurs ou nos priorités.
On estime que 6100 femmes ont reçu un diagnostic de cancer du sein en 2015 au Québec et que 1350 femmes en sont mortes. Et vous, êtes-vous à risque? On dit que les mammographies devraient être faites à partir de 50 ans… Je ne sais pas si c’est le cas pour vous, mais je connais BEAUCOUP de jeunes femmes qui ont eu ou qui ont un cancer du sein. Certaines s’en sont sorties, mais plusieurs ont perdu leur combat. Ma mère est décédée du cancer du sein il y a 5 ans.
J’ai donc, à 40 ans, décidé de faire cette maudite mammographie, celle qu’on redoute toutes, qu’on ne connaît pas vraiment. On sait que ça fait mal, mais mal comment? Comment ça se passe réellement ? J’ai décidé de vous parler de mon expérience.
Comme je vous le disais plus tôt, ma mère a eu un cancer et celui-ci était hormono-dépendant. Ce qui veut dire qu’il y a plus de « chances » qu’un jour je puisse l’avoir. Donc, en arrivant à la clinique, j’étais un peu nerveuse. On le sentait dans ma voix. Mon cœur allait vite. Je devais remplir un formulaire pour connaître mon état de santé en général, mes antécédents et ceux de ma famille. À la question «un membre de votre famille est-il mort suite à un cancer du sein?», je dois écrire oui… ouille, je commence à être encore plus anxieuse. Je remets la feuille à la secrétaire et elle me dit «ça ira, Isabelle». Elle regarde mon âge et me dit : vous êtes toute jeune. Je m’étais faite à l’idée d’attendre une bonne heure, mais je m’étais trompée. Quand l’infirmière m’a appelée, j’ai dit… déjà ? Allons-y. Ça sera fini dans quelques minutes. Je savais ce que c’était une mammographie, mais pas vraiment. Tout le monde sait que c’est désagréable, mais en même temps, ça reste un mystère. Donc, en arrivant dans la salle, l’infirmière me dit, tu peux enlever ta jaquette. Déjà, je ne me sentais pas trop sexy avec cette jaquette bleue qui m’enlève un peu de teint… je devais me mettre à nu. Cette dame me demande donc d’avancer devant cette machine et me prend le premier sein et le dépose sur une tablette où il est aplati par le pressage d’une plaque. Elle me dit à cet instant, ça va pincer… un peu. Alors, oui, ça y était, et je vous avoue que ça fait mal! Elle avait déjà touché et manipulé plusieurs centaines de seins, des gros, des petits, des longs, des lourds, et des comme les miens. C’était comme si elle prenait un rayon X d’un pied. Mais pas pour moi!! Je me sentais vulnérable et je trouvais le temps long; pourtant, les différentes compressions ne duraient que quelques minutes… En sortant, la personne à l’accueil me souhaite bonne chance avec un petit sourire de réconfort.
Finalement, rien n’a été trouvé et j’en suis bien heureuse. Alors, permettez-moi de vous dire d’en prendre soin et de les aimer parce qu’ils sont justes à vous.
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Source photo : Shutterstock
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