x

Catégorie : Voyages

collioure soreltracyetcie

16 novembre 2017 Marc Mineau

Sur les routes de France - YUL

Catégorie : Voyages

Devinez quoi?

Dès notre retour d’Espagne, nous sommes retournés à Collioure.  Ok, c’est vrai, comme nous nous dirigions vers Manosque, en Provence, ça tombait bien d’y faire escale. Mais il y avait plus : l’amour du pain et du vin. Je n’ai pas abordé la question précédemment, mais il y a, à Collioure, une petite boulangerie, près de la gare, qui offre une gamme de pains comme on en voit peu en France. Nous en avons essayé plusieurs et ils sont tous remarquables. Et le vin là-dedans? Eh bien, nous avions vu, lors de notre premier séjour à Collioure, un commerce tenu par un caviste. Il nous était apparu incontournable d’y entrer. Comme nous l’avions malheureusement contourné... vous le voyez bien, nous devions absolument retourner à Collioure. Laissez-moi vous dire que nous avons bu un excellent vin ce soir-là!

Sur la route pour Manosque, nous avons décidé de passer par la ville de Sète. Nous avons croisé, sur le pont qui sépare la ville de la gare, une dame à qui nous avons demandé quelques renseignements. Elle s’est rapidement aperçu que nous étions non pas des Québécois mais des Canadiens. C’est d’ailleurs souvent le cas en France; ils ne font pas cette part des choses. Au printemps, madame Thérèse avait séjourné à Gatineau. Outre sa rapidité à reconnaître la provenance de notre accent, elle se remémorait surtout deux choses relatives à son voyage : premièrement, il y a de nombreux obèses au Canada et, deuxièmement, il faut éviter de franchir la frontière américaine. Vous devinez qu’elle a connu une mauvaise expérience à ce niveau en franchissant la frontière par erreur lors d’une expédition aux chutes Niagara. Elle n’oubliera jamais cette mésaventure, dit-elle. Elle s’est d’ailleurs plu à nous le répéter à quelques reprises.

Nos attentes envers Sète étaient plutôt élevées; on nous en avait dit tant de bien. Notre opinion n’est plus la même maintenant. Sète, c’est bien, mais il y a mieux ailleurs. Est-ce que ça vaut le détour? Pas certain.

Puis nous nous sommes finalement dirigés vers Manosque. Nous avions visité avec bonheur cette ville lors d’un précédent voyage. C’est pourquoi nous avons choisi d’y séjourner. Cette fois, cependant, la ville nous est rapidement apparue dévitalisée. Comme nous avions réservé une chambre pour cinq jours, nous étions un peu désemparés. Il nous fallait faire contre mauvaise fortune bon cœur.

Une fois cette déception assumée, nous avons finalement convenu que la ville n’était pas si pire au fond. Et puis, après tout, la Provence ne se résume pas à Manosque. C’est ainsi que nous avons décidé de parcourir les routes menant aux petites villes et hameaux à flanc de montagne. La Provence recèle des paysages d’une beauté que je qualifierais de calme. La quantité de petites routes sur lesquelles on ne rencontre à peu près personne démontre bien que les résidents permanents sont peu nombreux. Mais les villes, villages et hameaux possèdent un charme particulier et unique.

Un matin, en consultant une carte de la région, nous avons repéré un village au nord de la Provence nommé Aubenas-les-Alpes. Comme nous avions particulièrement aimé Aubenas, en Ardèche, il nous fallait absolument nous rendre à Aubenas-les-Alpes. Petite information, à Aubenas, en Ardèche, on ne prononce pas le « s ». À Aubenas-les-Alpes on le prononce. Si vous l’oubliez, on vous le fera remarquer. Toujours est-il qu’une fois sur place, nous y avons rencontré, en deux temps trois mouvements, près de 17 % de la population. Faut dire qu’il n’y a que six personnes qui vivent dans ce petit hameau tout simple et de toute beauté. À 83 ans bien sonnés, dame Maryse assume la responsabilité de l’accueil touristique. Comme notre curiosité avait été piquée par les nombreuses petites sculptures de pierres réparties ici et là tout au long de la route et des sentiers, nous avons posé la question. De quoi s’agissait-il? Dame Maryse nous a éclairés. Une dame, représentant un autre 17 % de la population d’Aubenas-les-Alpes, avait pris l’habitude de parcourir, à pied, les routes avoisinantes, et ce, pour le bien de sa santé et dans le but d’ériger ici et là des petits amas de pierres placées en équilibre les unes sur les autres. C’était sa contribution à l’industrie touristique du hameau.

Croyez-le ou non, le conseil municipal a aménagé au centre du hameau un mur d’escalade pour enfant. Nous avons vu le mur mais pas l’enfant.

Une journée, nous nous sommes rendus au Pont du Gard. Généralement, nous n’apprécions pas tellement les endroits dits touristiques. Mais le Pont du Gard vaut la peine d’être visité. Surtout, prévoyez du temps pour visiter non seulement cet impressionnant aqueduc romain érigé en l’an 100 de notre ère, mais aussi le musée et la salle d’exposition qui s’y trouvent.

Nous avons profité de notre séjour à Manosque pour visiter Aix-en-Provence. Nous avons déambulé avec joie dans les jolies petites rues et places du quartier médiéval comme nous l’avons fait aussi dans les grandes avenues situées en périphérie. Les calissons, ces petites confiseries associées à Aix-en-Provence depuis le XVe siècle, sont tout à fait délicieux. On en trouve à plusieurs endroits, mais ils ne sont pas tous aussi bons les uns que les autres. Demandez à goûter, vous jugerez par la suite. Nous avons aussi trouvé à Aix-en-Provence les meilleures baguettes de France dans une boulangerie appartenant à un Québécois qui s’est installé là-bas il y a de ça plusieurs années. À l’entrée de la boulangerie une enseigne porte ce message : "Nous aimons les Québécois". C’est facile d’aimer quand on est aimé!

Bordeaux était notre prochaine grande destination. Mais auparavant, nous avons pris la route pour L’Isle-sur-la-Sorgue. Wow! Faites à tout prix le détour; surtout si vous aimez les antiquités. Si ce n’est pas le cas, pas de soucis, ça vaut quand même le détour. Au bureau d’information touristique, on nous a dit que cette ville, pourtant de petite taille, vient immédiatement après celle de Londres pour le nombre d’antiquaires. Vous ne le croyez pas? Allez-y juste pour voir. De plus, le dimanche, il y a une brocante pas piquée des vers. Absolument rien à voir avec l’encan à Saint-Hyacinthe, je vous le garantis.

Nous avons quitté L’Isle-sur-la-Sorgue en tout début d’après-midi pour nous rendre à Sommières, située à une centaine de kilomètres de là. Cette ville, comme L’Isle-sur-la-Sorgue, est réputée pour l’importance de sa brocante du dimanche. C’est effectivement vrai, il y a là une des plus grandes brocantes que j’aie vues. Par contre, rien de ce qui était offert ne nous a intéressés. De petite taille, cette ancienne ville romaine a un charme certain. On y reconnaît encore les vestiges de la présence romaine. Un joli cours d’eau traverse la ville, ce qui n’est pas sans ajouter à son charme.

Puis, nous nous sommes rendus à Bordeaux dès le lendemain. Si un jour vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à y séjourner. Il s’agit sans aucun doute d’une des plus belles villes de France, et ce, à tous les points de vues. Je vous dirai seulement que si vous y allez, il faut absolument manger au restaurant « Mélodie » situé près de la Place Saint-Pierre. Comme ce restaurant est de petite taille, je vous recommande de réserver à l’avance.

Comme toute bonne chose a une fin, la prochaine étape de notre voyage consistait à remonter progressivement vers Nantes. Puisqu’il s’agit d’une assez bonne distance à franchir, nous nous sommes arrêtés à Périgueux, une ville un peu particulière. La ville n’est pas sans intérêt, mais elle n’exige pas un arrêt à tout prix. Elle a toutefois un certain caractère; surtout dans le quartier de la Cathédrale Saint-Front.

Finalement, nous avons passé les dernières journées de notre voyage à Nantes. Nous avions plusieurs choses à régler. C’est pourquoi nous y avons passé deux jours entiers. Une journée aurait été suffisante si vous voulez mon avis. Par contre, le vieux Nantes vaut la peine de s’y arrêter. Le Château des princes de Bretagne et le quartier dans lequel il se trouve sont impressionnants. Je vous recommande de prévoir du temps pour visiter le Musée des Beaux-Arts qui vient tout juste d’être rénové. Les œuvres du XXe siècle qu’on peut y voir reflètent assez bien la vitalité artistique française. Si vous êtes audacieux, entrez dans la toute petite pièce noire. Si vous en ressortez sans avoir vécu une expérience intense, c’est que vous êtes aveugle.

Puis, l’inévitable est arrivé. Nous sommes montés à bord du dernier vol de l’année d’Air Transat reliant directement Nantes et Montréal. Sur le trajet aérien vers YUL, nous avons voyagé avec une Française qui étudie à l’Université Laval, mon alma mater. Elle a franchi toutes les étapes pour être naturalisée Canadienne. Il ne lui reste plus qu’à participer à la prochaine cérémonie officielle avant de devenir une véritable Canadienne.

C’est quand même particulier. Au départ à YUL, la première personne que nous avons rencontrée était d’origine française alors que la dernière personne que nous ayons côtoyée lors de notre retour à YUL était également Française. Je vous le dis, la France ne sortira pas de nous de sitôt!!


 

le sorel-tracy & Cie est possible grâce à agence caza

Source photo: gracieuseté de Marc Mineau

D 5346 MarcheNoel OTST 1

Galerie de photos : Cliquez sur les photos pour agrandir

DONNEZ-NOUS VOS COMMENTAIRES

Sorel-Tracy & Cie accorde une importance majeure au contenu des textes publiés sur sa tribune mais n’est pas responsable des erreurs de français de leurs auteurs.

À propos de l'auteur

Marc Mineau

Au début de l’année 1989, un concours de circonstances trop long à raconter fut à l’origine de …